Un contexte en tension entre augmentation de la demande en plantes sauvages et destruction des milieux naturels

Le marché des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) est un marché mondialisé qui connaît une forte croissance ces dernières décennies.

Ainsi en 2019, FranceAgriMer évaluait à 142 tonnes la quantité de plantes sauvages cueillies sur le territoire métropolitain par des groupement de producteurs, soit un marché d’environ 2,3 millions d’euros équivalents à 35% de la valeur commerciale totale des PPAM. Au niveau mondial, l’ONU chiffrait la valeur du commerce international des PPAM, pour l’année 2018, à près de 3,3 milliards de dollars, soit une augmentation de près de trois fois sa valeur en 20 ans.

L’augmentation des prélèvements, conséquence de l’augmentation de la demande des consommateurs, n’est pas sans incidence sur l’état de milieux naturels déjà fragilisés : certaines ressources se raréfient ! Ainsi, d’après l’ONG Traffic, sur les 26 000 plantes faisant l’objet d’un usage aromatique et médicinal dans le monde (sur environ 60 000 espèces identifiées), 11% se trouvait menacée d’extinction à l’état sauvage.

La même année, l’ONG Traffic, dans son rapport Wild at home : exploring the global harvest, trade and use of wild plant ingredients, montrait que 60 à 90 % des PPAM commercialisées dans le monde étaient issues de populations sauvages, et que le volume des prélèvements de plantes sauvages aurait été lui aussi multiplié par trois en 20 ans.

Dans cette économie mondiale de la cueillette, où cohabite une diversité de pratiques et de modèles, la même progression s'observe partout, en France métropolitaine comme ailleurs. De par nos activités humaines, de par la crise climatique qui en découle, et de par certaines pratiques de cueillette, les plantes sauvages sont, des ressources sous pression, sinon des ressources en danger.

x3

augmentation marché des PPAM en 20 ans

60 à 90%

des PAM commercialisées sont des plantes sauvages

11%

des plantes cueillies menacées d’extinction

Pour faire face à ces constats, nous nous donnons comme missions de sensibiliser, fédérer, préserver et partager

Si le sujet de la cueillette a gagné en visibilité depuis les ratifications de traités emblématiques comme la Convention sur la biodiversité biologique (1992) ou le Protocole de Nagoya sur le partage équitable des ressources (2010), il reste que, sa pratique professionnelle demeure encore largement méconnue. C’est dans cette situation de tensions écologiques, d’augmentation de la demande en plantes sauvages et d’invisibilité de la filière que l’Association française des professionnels de la cueillette de plantes sauvages (AFC) a vu le jour.

L’association est née en septembre 2011, de la rencontre d’une soixantaine de professionnels de la filière, à l’occasion de la tenue de la première journée interprofessionnelle nationale autour de la cueillette commerciale qui s’était tenue en janvier 2011, à Briant (Saône-et-Loire).

Au cœur de véritables enjeux politiques, économiques et environnementaux, elle a été créée, avec pour volonté commune :

Préserver les ressources en plantes sauvages et leurs milieux

Sensibiliser entreprises, cueilleurs, pouvoirs publics, gestionnaires et consommateurs

Fédérer et représenter les cueilleurs professionnels dans leur diversité

Promouvoir une pratique professionnelle responsable et des valeurs éthiques

Collecter, évaluer et partager les savoirs et savoir-faire.

A travers ses missions, l’AFC aspire à développer plus globalement des espaces de dialogue, de partage et de mutualisation d’expériences en métropole et au-delà. L’association est à l’écoute de l’ensemble des acteurs, citoyens ou institutions, qui, à leur échelle, par leurs productions, par leurs pratiques ou par leurs consommations, souhaitent infléchir l’érosion de nos ressources en plantes sauvages et de nos milieux naturels.