C’est un véritable engouement autour de cette plante depuis plusieurs années. Elle est devenue l’emblème des plantes sauvages comestibles. C’est le signe d’un besoin, d’une envie de renouer avec la nature et des pratiques ancestrales. C’est un lien joyeux et délicieux, mais c’est aussi une activité qui peut, si elle est mal pratiquée, épuiser cette ressource que la nature nous offre.
Nous ne vous parlerons pas de recettes de pesto ou des risques de confusions possibles avec des plantes toxiques (attention il y en a), mais de CUEILLETTE RESPONSABLE, de partage de la ressource et de gestion de ce bien commun.
Les cueilleurs professionnels et écologues de l’AFC, constatent que sur des sites prélevés régulièrement, la taille moyenne des feuilles diminue et d’autres plantes viennent peu à peu prendre la place de l’ail des ours. Ils voient aujourd’hui se multiplier les cueillettes familiales qui parfois mettent à mal ces sites :trop de prélèvement, piétinement des plantes, arrachages volontaires ou involontaires des bulbes… Parallèlement l’agro-industrie s’est emparée de cette mode (pâtes à l’ail des ours, tofu à l’ail des ours, pesto…). Les cueillettes commerciales explosent et certaines pratiques de « pillage » de site commencent à apparaître en France.
L’AFC invite tous les cueilleurs professionnels ou amateurs à la prudence et à la modération.
Bien que présente dans de nombreux départements, la plante reste liée à un milieu spécifique (forêt avec présence d’eau). De plus, son apparente abondance locale lorsqu’elle pousse en larges tapis bien denses, pourrait à tort, laisser croire à une ressource inépuisable. L’ail des ours est aujourd’hui victime de son succès les quantités prélevées sont un fort signal d’alerte.
Pour des cueillettes abondantes ou à vocation professionnelle, vous pourrez retrouver les informations sur les gestes possibles, les pratiques de gestion de vos sites, les confusions, la physiologie et l’écologie de la plante… dans le livret technique de cueillette de l’AFC (disponible pour tous nos adhérents).
Voici quelques règles simples pour les cueilleurs amateurs :
- Cueillir sur des sites assez vastes (au moins une centaine de m2) et denses(où les feuilles sont à « touche-touche »).
- Ne prendre que ce dont on a réellement besoin.
- Cueillir manuellement la feuille sans arracher le bulbe. Ne pas cueillir les bulbes et éviter autant que possible la cueillette des boutons floraux. Ces organes sont essentiels à la reproduction et à la pérennité de la plante.
- Prendre des feuilles de 15 cm au moins (taille de votre main ouverte environ).
- Varier les sites de cueillette surtout si d’autres cueilleurs les fréquentent et éviter de revenir au même endroit fréquemment.
- Les plants peuvent avoir 1, 2 ou 3 feuilles (parfois plus, mais c’est rare). Un pied à une feuille est un jeune pied encore non mature pour se reproduire : le laisser tranquille. Sur les autres pieds, ne prendre qu’une feuille et laisser les autres pour permettre à la plante de se régénérer.
- Prélever de-ci, de-là sur le site, ne pas concentrer son prélèvement en un point. Mais veiller à ne pas piétiner tout le site. Je sais ce n’est pas si simple
Préconisations réalisées en lien avec la fiche de recommandation du Conservatoire botanique national de Pyrénées et Midi-Pyrénées (CBN PMP).
Et pour découvrir la cueillette d’ail des ours et ceux qui la pratique : un diaporama du CBN PMP.
Bonne cueillette à tous, dans le respect du vivant qu’il soit végétal, animal ou humain.