Famille Rosacées

L'Églantier

(Rosa canina)

Common Briar, Dog Rose

L’églantier, Rosa canina, rose des chiens, rose sauvage, la belle princesse des buissons.

C’est l’ancêtre de toutes nos belles roses des jardins, parfumées ou non, sa floraison du rose blanc nacré à rose intense, égaye nos buissons dès la fin du mois de mai jusqu’à la St Jean. L’églantier affectionne les haies, il est généreux, cinq pétales d’un rose tendre à rose intense, un cœur d’étamines jaunes lumineuses, tout pour plaire ! Mais attention qu’elle ne vous accroche avec ses épines acérées.

Les botanistes s’arrachent les cheveux quant à eux, sur le nombre de sous espèces et de variétés : environ 500 espèces différentes dont environ 20 espèces sauvages sont connues en France et répertoriées. Elle a sa préférence sur les coteaux ou plateaux calcaires mais on la rencontre sur tout type de sol.

L'espèce Rosa canina est originaire d'une vaste région, dans les zones tempérées de l'ancien monde. Très commune partout, jusqu'à 1 600 m : étage supra méditerranéen ; étages collinéen et montagnard ; subméditerranéenne (à tendance subatlantique).

C’est une espèce héliophile (qui a besoin de la lumière pour vivre et se développer).

©B. Hamel

D’un point de vue botanique :

  • genre Rosa, famille des rosacées
  • arbrisseau de 1 à 3 mètres, généralement verdâtre et à rameaux robustes, dressés
  • aiguillons forts, crochus ou arqués, dilatés à la base
  • feuilles à 5-7 folioles plus ou moins grandes, ovales ou elliptiques, glabres, à dents simples, doubles ou composées-glanduleuses
  • stipules et bractées dilatées, allongées
  • fleurs roses ou blanches à 5 pétales, plus ou moins grandes, solitaires ou en corymbes, étamines jaunes et nombreuses, plante hermaphrodite
  • pédicelles lisses, plus rarement hispides-glanduleux à glandes inodores
  • sépales appendiculés, réfléchis après la floraison et promptement caducs
  • stigmates en tête velue ou glabre, pollinisation par les insectes
  • fruit gros, presque toujours lisse, graines dispersées par les oiseaux
  • varie à feuilles plus ou moins pubescentes (Rosa dumetorum Thuill.).

 

Écologie : Région de la plaine et des basses montagnes, dans toute la France et en Corse.

Répartition : Europe, Asie occidentale, Afrique septentrionale.

Floraison : mai à juillet.

Image extraite du livre Vieux remèdes de nos grands-mères de Magali Amir, éd. Ouest-France

Utilisations

La partie la plus utilisée est le fruit rouge, acidulé ou cynorrhodon (du grec Kynorrhodon).

Tout le monde connaît ces cynorrhodons orangés que l’on cueille à l’automne, donnant à la plante son nom de « gratte cul », du fait des poils irritants contenus dans le réceptacle servant de base au poil à gratter bien connu des farceurs. La chair du fruit est délicieuse mais doit être séparée de ces poils irritants. Ces baies récoltées après les premières gelées dans toute l’Europe donnent une confiture succulente que l’on rencontre aussi en Amérique du sud (Argentine et Chili) sous le nom de mosqueta.

On l’appelle « rose des chiens » car sa racine était, paraît-il, utilisée jadis contre la rage. Dans les Pyrénées, on utilisait la racine en décoction en médecine vétérinaire pour les veaux qui souffraient de diarrhées, ou en compresse sur le nombril après la mise bas.

La petite histoire raconte qu’en Dordogne, l’infusion des pétales serait un filtre d’amour pour rendre les filles amoureuses, mais pas forcément du garçon qui l’aurait offert.

Autre dicton, allusion à ses épines :

« L’églantier est aimable et gentil, quand on s’en approche, il vous retient »
Le jardin retrouvé, Edith Holden

Autre petite anecdote : il est raconté en Charente que pour éliminer les verrues on incisait une branche de Rosa canina où on insérait une mèche de cheveux, coupée à l’ascension, de la personne qui avait des verrues, et à mesure que la branche du rosier flétrissait, les verrues disparaissaient. Efficacité ou croyance ?

L’églantier, ou wild rose en fleur de Bach, pour faire face à la résignation, au fatalisme dans l’état émotionnel négatif :

« ceux qui sans raison apparemment suffisant ont renoncé à tout ce qui arrive et glissent simplement dans la vie, la prennent comme elle vient, sans faire aucun effort pour améliorer les choses et trouver de la joie, ils ont renoncé à lutter pour vivre sans se plaindre » Edwards Bach Writtings

Article rédigé par Béatrice Hamel

Sources pour cet article :

Le livre des bonnes herbes, Pierre Lieutaghi, Ed. Marabout

Vieux remèdes de nos grands-mères, Magali Amir, Ed. Ouest France

Le journal retrouvé, Edith Holden, Ed Hervé Brouant