Fabienne Gilbertas

,

et l'épilobe

J’ai créé L’atelier des plantes autour de l’Obiou. C’est à la fois un lieu de transmission, j’y organise des formations pour les curieux ou les futurs professionnels qui souhaitent s’installer en tant que cueilleur et c’est aussi un lieu de transformation. J’ai une gamme de produits réalisée uniquement à partir de plantes sauvages : tisanes, alcoolatures, gemmothérapie et préparations alimentaires.

Je suis historienne de formation et c’est en collectant les savoirs auprès des anciens en montagne que je me suis formée. J’ai transmis ces mémoires d’usages des plantes sauvages à travers le théâtre, des publications et exposition. Puis j’ai glissé doucement vers la cueillette et j’ai décidé de m’y consacrer. Je suis un maillon de ce savoir ancien et j’ai à cœur de le transmettre pour que chacun puisse en profiter.

Un cueilleur doit être humble car il est tributaire du climat, de la croissance et de la santé des plantes. Il ne faut pas forcer en cueillette, il faut avoir l’humilité d’aller vers ce qui se présente.  Un cueilleur doit aussi être dans l’instant et présent au moment où il cueille, c’est une relation très intime avec les plantes. 

L’AFC est un centre de ressources pour les cueilleurs, capable de répondre aux questionnements et également de fournir des informations et contenus à travers ses livrets, ses webinaires et sa lettre d’information. C‘est aussi une vitrine vis-à-vis des institutions, des entreprises, c’est un pôle représentatif des cueilleurs. 

L’épilobe est majestueuse, elle crève le paysage en montagne avec son rose sur le gris des rochers. Quand je la vois, j'ai toujours envie de la peindre. Pour moi, elle illustre le côté absurde de l’homme. Elle pousse en abondance dans nos montagnes et permet de soigner la prostate. On lui préfère pourtant le Prunier d'Afrique qui n’est pas local et en plus est en danger en raison de sa cueillette excessive. 

‍

Propos recueillis et mis en forme par Clarisse Le Bas